La Chine est un concept sur lequel les Occidentaux projettent toujours leurs fantasmes, leurs rêves ou  leurs ignorances. Quelle « matière » idéale à modeler ou travailler à notre guise ! Au premier abord elle peut effrayer. On la redoute. On l’idéalise ou la diabolise. Mais prenons le temps de s’y fondre et s’offre alors un univers singulier. 

A nous de le décoder pour le comprendre et surtout le saisir dans toute sa plénitude. Certains y perdent leurs repères et s’égarent. D’autres, émerveillés mais submergés d’émotions, n’en goûtent que l’écume mais le mythe chinois s’en trouve conforté. Peu en sortent indemne. La Chine ne s’offre pas aisément.

 

Les Chinois, eux, existent.

Le cœur des Chinois se gonfle de gratitude et de joie lorsqu’on s’y aventure avec délicatesse et bonheur. Naturellement et sans crainte. C’est en suivant le chemin du cœur des Chinois que se dévoile la « Chine éternelle », au sens le plus noble, dépouillée de tout exotisme artificiel. Le mystère de ce monde chinois se révèle dans ce que l’on ne voit pas. La Chine nous donne beaucoup à voir aujourd’hui mais elle nous détourne de l’essentiel. Laissons de côté l’image trompeuse de la modernité qui explose au regard du visiteur dans cette Chine du XXI ème siècle. Les splendides monuments historiques refaits à neuf aujourd’hui témoignent d’une brillante histoire multi millénaires mais d’une « Chine éternelle » qui… n’existe plus ! 

 

Le « Peuple » incarne la Chine.

La véritable magie chinoise vibre ailleurs, plus forte, plus intensément, plus secrètement aussi : dans le cœur du milliard de Chinois. Nul besoin de musées, de vestiges, ou de ruines pour faire vivre la grandeur de cette nation. Il faut regarder ailleurs. Dans son corps, sa gestuelle, ses attitudes, son regard, ses mots et sa langue calligraphique, chaque Chinois incarne et porte en lui… la véritable « Chine éternelle ».

 

A travers « Le peuple » chinois, l’œil sensible d’Elisa Fuksa-Anselme nous dévoile la « Chine éternelle ».

Dorian Malovic, Voyageur-écrivain.

 

Dorian Malovic a vécu en Chine et y voyage depuis plus de vingt ans. Chef du service Asie au quotidien La Croix à Paris, il a déjà publié de nombreuses enquêtes inédites sur le monde chinois : Hong Kong, un destin chinois (avec Marina Dyja, Bayard, 1997), Evadés de Corée du Nord (avec Juliette Morillot, Belfond, 2004, Prix du meilleur livre d’investigation), Le Pape jaune (Perrin, 2006, Prix spécial des écrivains catholiques 2007) et Mgr Zen, un homme en colère (Bayard, 2007), La Chine sur le divan (Plon 2008).